Il est tendance de considérer les pays d’Europe du Nord, dont la Suède, comme des paradis sans voir les déstructurations, les éclatements sociaux sous les coups de butoir d’un libéralisme économique certes atténué mais qui a les mêmes conséquences. La montée de la barbarie, les rancœurs, le rejet de l’autre sont aussi présents.
Mons Kallentoft & Markus Lutteman se sont associés pour créer un personnage étrange et inquiétant, Zack Herry, membre d’une unité spéciale de la police. Un junky lui-même, obsédé par le meurtre de sa mère – James Ellroy semble avoir servi de modèle à cet enquêteur de 27 ans – a décidé d’épurer la société suédoise de ses barbares. Il a du boulot sur la planche ! La haine de cette société est le moteur de tous les meurtres commis, une haine mal dirigée mais qui exprime le contexte d’une société qui explose et implose. Les coupables sont dans l’ombre. Le virtuel prend la place du réel tout en faisant partie de ce réel mais un réel invisible. Contre qui faut-il tourner sa colère ? « Zack »– le titre de ce premier opus – apporte une réponse contraire au politiquement correct. C’est sa force, sa faiblesse un style un tout petit peu trop relâché.
Nicolas Béniès.
« Zack », Mons Kallentoft & Markus Lutteman, traduit par Frédéric Fourreau, Série Noire/Gallimard.
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