Pour la petite histoire, le jambon produit à Aoste s’appelle le jambon de Bosses et…ne fait pas partie de l’enquête du sous-Préfet – un sous-commissaire à la mode italienne – Rocco Schiavone, l’enquêteur récurrent de Antonio Manzini. Schiavone, obligé de quitter Rome à cause de sa manière hétérodoxe de faire son métier de policier et de ses amitiés dans des milieux interlopes, est muté à Aoste, ville provinciale où il étouffe bien loin de sa ville magique où il retourne régulièrement.
Au début de cette nouvelle traque, personnelle et policière, il se trouve prostré dans sa chambre. L’assassinat, chez lui, de la compagne d’un de ses amis romains l’a profondément bouleversé. Il était vraisemblablement visé. L’histoire est aussi celle de la sortie de sa dépression via le surgissement d’un nouvel amour et l’évanouissement du fantôme de sa compagne, morte, elle aussi, à sa place. Fantôme qui l’avait accompagné dans toutes ses enquêtes précédentes. Quelque chose est en train de basculer…
Un entrecroisement d’histoires qui prennent le temps d’exister, des personnages secondaires vivants et une enquête qui se traîne un peu pour donner l’impression de la durée pour décrire les injustices.
Un polar italien plus vrai que vrai. Il faut plonger dans « Un homme seul » pour saisir une partie des structurations de la société italienne. Tout y est, mafia comme corruption, bons sentiments et impuissance, pesanteurs bureaucratiques et passe droits pas très légaux.
Nicolas Béniès
« Un homme seul », Antonio Manzini, traduit par Samuel Sfez, Folio/Policier
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