Le Triton est un club de l’autre côté du périphérique. Du côté du 9-3, aux Lilas exactement et rue du Coq français – impossible à inventer – pour être encore plus précis. Il faut y aller. Armel Veilhan, romancier, homme de théâtre et musicien en a fait la chronique pendant une année, 2015 en l’occurrence, qui a connu une fin juin, juillet torride. La terrasse, le restaurant étaient des endroits idéaux pour rêvasser, pour refaire un monde en train de rétrécir, de se durcir tout en sombrant. Les mois d’été chauds incitent au liquide pour que l’hiver solidifie de nouvelles constructions.
Armel photographie aussi, surtout il choisit des photos réalisées par Jeff Humbert pour à la fois nous faire voir et laisser toute la place au désir d’entendre ces concerts, ces musicien-nes venu-es donner une âme à ces lieux.
Écrivain en résidence – une originalité de ce « club » pour employer un terme un peu désuet -, Armel Veilhan a pris ses aises, ses repères. « Sur la même portée », titre qui joue sur le mot mais qui pourrait se dire à portée d’être humain, une échelle qui va bien eu jazz sous toutes ses formes et tous ses éclats, « Journal d’une saison au Triton » pour qualifier le style. Journal dans tous les sens et les dessous du terme. Pas seulement histoires au jour le jour mais aussi réflexions, rêves d’un ailleurs, les ouvertures, la possibilité d’autres horizons sans compter la mise en scène d’un endroit où les rencontres sont multiples, pour augmenter le mystère.
Les découvertes sont multiples pour ce voyage qui fait toute la place à l’imaginaire. La musique, surtout le jazz, incite à dépasser toutes les frontières.
Nicolas Béniès.
« Sur la même portée », Armel Veilhan, Le Triton, www.letriton.com
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