« Renard 8 », c’est son nom dans sa communauté de renards, a appris le parler de humains phonétiquement bien sûr. Ainsi humain devient « Umin » sous sa plume acérée et ce travail sur le son fait surgir de nouvelles traductions du langage de tous les jours. Il nous écrit une lettre à la fois drôle, poignante pour inciter à la réflexion sur notre environnement.
George Saunders – le travail de la traductrice Agatha Crandall doit être souligné – offre un conte, qui n’est pas de Noël, d’alerte de la perte de contact des Umins avec les autres espèces qu’elles soient animales ou végétales mais aussi des mondes artificiels des hyper et autres super marchés dans lesquels nous perdons notre vie.
Renard 8 est plein de vie, de rêves. Il pense que tous les Umins sont comme ceux des contes qu’il a entendus en écoutant la mère les raconter à ses enfants, que la bonté est la chose du monde la mieux partagée, que la violence gratuite n’existe pas. Le réveil est brutal. D’abord les bulldozers qui retire toute possibilité de se nourrir, l’hyper marché qui affiche la possibilité de se nourrir, la mort d’un de ses compagnons, la fuite vers autre chose qui semblerait exister… dans ses rêves.
Une histoire à méditer. Les illustrations de Chelsea Cardinal amplifient le mystère de cette lettre que tout le monde devrait lire.
Nicolas Béniès
« Renard 8 », George Saunders, traduit par Agatha Crandall, Actes Sud
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