Marc Dugain – incidemment directeur de la nouvelle collection « Espionnage » chez Gallimard – s’est lancé, officiellement, dans le roman d’espionnage. Les personnages mis en scène sont pour le moins douteux. Un documentariste qui fait aussi l’espion lors de ses tournages, un militaire qui refuse de tirer sur une femme et est, sans doute, responsable, de la mort de ses compagnons lors d’une opération clandestine, en fuite au Maroc, une espionne, psychiatre de son métier, qui évolue entre plusieurs pays d’origine ou pas, incapable d’aimer sans arrière pensée.

Les enjeux géopolitiques sont quasiment absents sinon dans la raison « officielle » – dit par la jeune femme – du hold-up – plusieurs millions de dollars – empêcher Trump d’accéder de nouveau à la présidence des États-Unis, au profit d’un huis-clos théâtral auquel il est difficile de croire même si l’écriture de l’auteur, sa manière de croquer les personnages nous obligent à tourner les pages.

Et si le thème n’était pas l’espionnage, ni la manière dont le documentariste devient un espion intérimaire mais l’amour. L’amour qui suppose de faire confiance, la négation de ces « Paysages trompeurs » – beau titre – et de vivre ensemble sans arrière pensée. Est-ce possible ? Au-delà de l’histoire racontée, c’est l’interrogation essentielle.

Nicolas Béniès

« Paysages trompeurs », Marc Dugain, Espionnage/Gallimard


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