Une journaliste, qui avait de grands projets, a une idée géniale pour « faire » de l’argent : filmer en direct et sans prévenir les cuisines de restaurants choisis au hasard. Elle tombe sur… Karl Angus qui cuisine, seul, des êtres humains. Scandale aux multiples facettes pour commissariat de Fontainebleau, la commissaire, Catherine Hardy et ses deux capitaines Rachel Kuldinski et William Toulouze – qui a du mal avec le téléphone, la hiérarchie – mènent l’enquête contre les notables, procureur, préfet et autres mouillés dans le trafic d’êtres humains pour en faire des plats cuisinés.
Le tout commence fort par une confession en bonne et due forme du cuisiner qui avoue son crime en prétendant que l’humain est bon, sa viande plus moelleuse que les autres animaux. Si l’on comprend bien c’est le curé qui l’oriente vers des clients fortunés et aux postes clé pour faire venir des migrants.
Les policiers découvrent toutes les liaisons dangereuses de ces notables sans pouvoir poursuivre quiconque sinon le cuisinier qui sombre petit à petit dans la folie. Les réseaux sociaux jouent un grand rôle dans la notoriété de cet homme jeune qui cuisine sous les yeux de la caméra de Rita, enlevée, et qui succombe au charme et à la personnalité curieuse d’Angus.
Olivier Bocquel, dans « Omnivore », se moque à la fois de la nouvelle cuisine, des réseaux sociaux, de la presse et même du Raid accusé de protéger surtout les personnalités mises en cause. De ces images de chair humaine découpée, la victoire de manger végétarien, végan même, ne fait aucun doute. Une morale de l’histoire, l’autre est que les confréries anthropophages ne seront jamais poursuivies malgré toutes les preuves. La commissaire trop zélée prendra une retraite anticipée…
Il arrive que l’auteur nous ballade un peu trop et nous laisse sur le trottoir, il peut aussi se faire que l’accumulation des détails lasse mais dans l’ensemble l’affaire existe même si la fin, prévisible, déçoit tout en étant logique.
Nicolas Béniès
« Omnivore », Olivier Bocquet, Seuil/cadre noir
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