Catherine Day – c’est son nom au début – se décide à sortir de sa dépression, de sa léthargie pour… aller en Gaspésie, un coin de pêcheurs paumé et délaissé dans ce Québec étrange où le français coule à flots quand il ne coule pas. Elle est partie à la recherche de sa mère, Marie Garant, qui l’a abandonnée lorsqu’elle était bébé. Elle la retrouvera morte et lui faudra trouver les réponses seule en compagnie des pêcheurs de la Baie-des-Chaleurs. Un enquêteur, nouveau venu de la police de Montréal, Joachim Morales, se butera sur les mémoires fermées, les morts par noyade, les affrontements pour devenir le mari de Marie, les accidents de la mer pour, finalement, résoudre l’affaire à l’aide de Cyrille, un amoureux de Marie, en train de mourir du cancer. « Nous étions le sel de la mer » est un titre qui cache un jeu étrange entre les pêcheurs, la terre et les rêves.

Le tout rythmé par la mer synthétisant le désir de liberté, de partir ailleurs et revenir pour régler ses comptes et disparaître dans l’horizon en emportant ses fantômes flottant au-dessus de la mer. Un rêve, l’attente sans fin du retour, aimé sans être aimé, un endroit où la raison s’emporte pour laisser la place à des émotions profondes. Vivre loin de ce monde, Roxanne Bouchard nous propose une issue : la poésie qui seule résout les contradictions du temps. Un ange ou deux sont passés et les humains ne sont plus pareils.

Nicolas Béniès

« Nous étions le sel de la mer », Roxanne Bouchard, Mikros/éditions de l’Aube.


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