Katy Watson, pour son premier roman policier – à qui il manque tous les attributs du polar -, a choisi de rendre un hommage appuyé à Agatha Christie. C’est vrai que tout y est : une vieille demeure anglaise aux charmes désuets, une vieille famille secouée, comme il se doit, de secrets, des amants vieillis sous le harnais de l’adultère. Le brin de modernité vient d’une équipe de cinéma venue pour la promotion de son prochain film qui se passera dans le château dit « Aldermere House », héritage de l’autrice Lettice Davenport, dont un des romans est à l’origine du scénario du film. « Meurtres à Aldermere House » semble être le début d’une série.
Le clou de ce spectacle, la rencontre de deux actrices qui ont incarné Dahlia Lively, la détective vedette, avec la troisième, une enfant vedette qui a beaucoup de mal à trouver le fil de sa vie et de sa carrière, qui devrait avoir le rôle dans le film en préparation. Marcus, un animateur véreux qui pratique le chantage, propose des jeux de piste pour trouver le ou la coupable qu’il a désigné. Chacune des trois « Dahlia » ont un secret à conserver. Après une séance « vérité », elles uniront leurs compétences et leurs savoirs pour trouver l’assassin – mot qui n’a pas de féminin.
Plaisant, amusant dans les référence à l’œuvre d’Agatha Christie, dans les affres de ces comédiennes qui ont besoin d’être vues pour exister mais l’intrigue ne décolle jamais. Il faut dire que cette forme de roman a vécu. Tenter de le ranimer tient de l’acharnement thérapeutique.
Nicolas Béniès
« Meurtres à Aldermere House », Katy Watson, traduit par Fabrice Corbin, 10/18
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