Peter Guttridge, ancien critique, s’est chargé de la chronique de Brighton. Nous avons rendu compte précédemment de « Promenade du crime », « Le Dernier Roi de Brighton » et « Abandonnés de Dieu ».
Dans ce nouvel opus, « Des hommes dépourvus de sentiments », se retrouvent quelques protagonistes des romans précédents notamment Bob Watts ou l’inspectrice Gilchrist. Mais ils ne sont pas les protagonistes essentiels même si leur rôle n’est pas secondaire. Le personnage principal est l’ami de Watts, Jimmy Tingley parti, par hasard, sur les routes de la vengeance pour y rencontrer l’horreur et susciter des souvenirs du musée des horreurs notamment la dictature de Pol Pot au Cambodge. Le tout arrosé de mercenaires et de tueurs cherchant, par tous les moyens, la fortune. Le pillage de musées laissés à l’abandon en est un, le trafic d’enfants un autre beaucoup plus lucratif.
Ces descriptions dessinent notre monde. Un monde malade. Tellement qu’il en est qui déterre les morts pour construire des bacchanales entre mortes et vivants pour s’approcher de la figure de notre monde, le mort vivant. Toutes ces trajectoires se rejoindront, comme il se doit, à Brighton. La succession des événements dans le même temps par le déplacement géographique permet à la fois de brouiller les pistes pour retrouver un fil conducteur. Aucun temps morts…
La fin mérite d’être citée : « Ne laisse pas le monde appartenir à ceux qui ne ressentent rien. »
Nicolas Béniès.
« Les hommes dépourvus de sentiments », Peter Guttridge, traduit par Jean-René Dastugue, Rouergue/Noir.
Des militants partagent ici des critiques littéraires, musicales, cinématographiques ou encore des échos des dernières expositions mais aussi des informations sur les mobilisations des professionnels du secteur artistique.
Des remarques, des suggestions ? Contactez nous à culture@snes.edu