Maryla Szymiczkowa poursuit Sofia Turbotynska dans sa découverte d’elle-même, de son environnement dans sa ville de Cracovie en cette fin du 19e – partie de l’empire austro-hongrois – à travers des enquêtes à la mode Agatha Christie, inspirée des grands romanciers polonais. Après « Mme Mohr a disparu » consacré à la petite bourgeoisie et à ses modes de vie et ses préjugés, « Le rideau déchiré » s’attache à un début de prise de conscience de Sofia sur la réalité du bourbier qu’est la ville via des plongées dans le quartier juif et les récits de prostituées.

Le point de départ, le meurtre de sa femme de chambre, Karolina. Sofia enquête. Les soupçons se portent sur un jeune révolté que la police tue sans autre forme de procès ce qui ne l’empêche pas de poursuivre pour faire surgir un pacte de corruption, avec l’aide du procureur.

Plus enlevé que le précédent, apuré sans doute de quelques références qui avaient tendance à alourdir le style, l’intrigue elle-même gagne en profondeur. Sofia commence à se séparer de son milieu pour appréhender un monde qu’elle ne connaissait pas et se livre à ses yeux étonnés.

Comme à l’habitude les auteurs, par leur prologue, multiplient les fausses pistes qui sont autant d’autres manières d’appréhender la réalité. Humour, ironie, sarcasmes même s’entremêlent aux descriptions pour à la fois faire rire tout en ouvrant la voie à un travail d’historien du quotidien.

Nicolas Béniès

« Le rideau déchiré », Maryla Szymiczkowa, traduit par Cécile Bocianowski, Agullo Editions


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