Piero della Francesca est une figure difficile à cerner, faute de détails biographiques avérés. Un appel pour en faire une figure fantomatique de détective, d’enquêteur dans cette Florence du milieu du 15e siècle habitée par le pouvoir de Cosimo de Médicis. Chiara Montani se l’approprie en même temps qu’elle nous propose une lecture de ses œuvres en mettant au premier plan une fresque, qualifiée de « maudite » parce qu’elle a provoqué en son temps l’ire de l’Inquisition. A partir de cette trame, elle développe un complot provenant du fin fond de la mémoire, raconté – c’est une force – par une donzelle démunie d’informations que Piero et son tuteur lui cachent. Lavinia raconte ce qu’elle voit, ce qu’elle apprend de manière naïve permettant à l’autrice tous les renversements de situation pas toujours justifiés.

« Le mystère de la fresque maudite » nous fait entrer dans la Florence des Médicis et de l’Inquisition imbécile, équilibre des pouvoirs toujours remis en cause, toujours en bascule. Etat et Eglise ne parvenant pas à faire bon ménage. Elle décrit l’appareillage des tortures qui oblige forcément l’accusé à se déclarer coupable. Assez curieusement ces instruments de torture se retrouvent dans le roman de James Lee Burke, « Une cathédrale à soi ».

Une autrice à découvrir, comme le monde qu’elle décrit, l’architecture de Florence – elle est architecte de formation – et la manière de travailler comme l’art de Piero della Francesca.

Nicolas Béniès

« Le mystère de la fresque maudite », Chiara Montani, traduit de l’Italien par Joseph Antoine, 10/18


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