Le titre ne laisse pas planer de doute sur le héros, ou plus exactement sur le personnage central qui ne nous laissera rien ignorer de ses doutes, de ses questionnements divers concernant tous les aspects de sa vie qu’elle soit professionnelle ou privée. A proprement parler, il envahit toutes les pages. Le thème est connu depuis Freud : tuer le père pour exister. Ici, 17 doit tuer 16 sur ordre de son supérieur à la CIA. Pourquoi ce meurtre ? Le tueur à gage s’interroge, nous pas tellement. On voit venir le coup. Pourtant là n’est pas l’intérêt de cette chronique violente. Il se trouve dans les glissements, dans les clins d’œil, dans les fausses références mais aussi dans les héros des films et romans d’espionnage, à commencer par Jason Bourne cité par l’auteur plus que James Bond.
John Brownlow fait du second degré – au moins – un mode d’écriture et de narration. Le plus curieux, le lecteur marche, il court même et tourne les pages, intrigué pour savoir comment l’auteur va se sortir de ses histoires y compris d’amour qui s’égarent dans des contrées étranges, surtout celles de la psychologie un peu sociale. Sans compter la fin, prévue mais pas l’environnement dans lequel elle se déroule. Les aventures futures de Jones, le nom du 17, seront sans doute plus épurées mais celle là est assez ébouriffante.
Nicolas Béniès
« L’agent seventeen », John Brownlow, traduit par Laurent Bosc, Série Noire/Gallimard
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