Les livres d’Histoire ont longtemps parlé de la « guerre de 100 ans », manière d’écrire a posteriori pour des guerres continuelles de formation des royaumes, de dessin des frontières et de la création d’États centralisés que seront les monarchies absolues. En 1360, la désorganisation est totale. Les luttes internes, les intrigues, les alliances se nouent et se dénouent à la vitesse des tempêtes. L’absence d’armées officielles ouvre grand les portes aux mercenaires qui, faute d’engagements, se livrent à des destructions organisées ou sauvages au détriment de l’ensemble des populations.

Les réactions des bourgeois sont à la hauteur des craintes. Le futur « tiers-état » s’organise, à Paris notamment sous la houlette de Etienne Marcel – il est resté sous forme de statue. Jean d’Aillon prenant prétexte de « La rançon du roi Jean », raconte le voyage périlleux d’une escouade de Milanais et de Florentins, sous la conduite de Pietro da Sangallo, ancien mercenaire et du poète Pétrarque, de Milan à Paris, au Louvre sous les auspices du Dauphin Charles. Pour l’Histoire, Jean le Bon a été fait prisonnier du Roi d’Angleterre à la bataille de Poitiers. Les lettres de change existent déjà mais une partie de la rançon doit être payée en monnaie sonnante et trébuchante.

Le récit, un peu fastidieux, donne à voir l’état des campagnes. La suite, « Les assassins d’Etienne Marcel », dessine les rapports des forces à Paris, des échevins majoritaires au Parlement, le Roi, la noblesse qui se déchire entre les différents suzerains. L’image de Jean le Bon est celle d’un homme coléreux capable de tuer ses pires amis et laisser ses ennemis développés leurs intrigues tandis que le dauphin, futur Charles V, apparaît plus pondéré, plus intelligent.

Au-delà des longueurs, le tableau de l’état du Royaume de France en 1360 est une vraie leçon d’Histoire.

Nicolas Béniès

« La rançon du roi Jean » et « Les assassins d’Etienne Marcel », Jean d’Aillon, 10/18


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