Jean d’Aillon trouve dans la guerre dite de 100 ans qui opposa le royaume de France en formation au royaume d’Angleterre via les Armagnacs et les Bourguignons, le contexte historique pour projeter Conan Doyle dans un passé inconnu de lui. Au moment où nous surprend l’auteur, nous nous trouvons projeté à Paris sous la régence du duc de Bedfort sous domination anglaise donc. Paris est enveloppé par un terrible hiver puis un printemps de pluies diluviennes qui laissa les Parisiens non seulement transis de froid mais aussi souffrant de disette et de hausse des prix.

La guerre reculait un peu devant la violence des éléments « naturels ». Les descriptions du Paris de cette année valent la peine d’être lues, une autre manière de faire de l’Histoire au plus prés des populations. L’enquête que mène Holmes – Edward ici » en compagnie bien sur de Watson – Gower – est multiple : un éventreur, une prophétesse qui se cache, « La prophétesse voilée » est le titre de cet opus, recherchée par deux individus commandités par des maîtres différents et pour des raisons sans commune raison, des complots à n’en plus finir, la prison insalubre du Châtelet… pour des tiroirs qui s’ouvrent les uns sur les autres, pour arriver à une fin qui arrange tout le monde.

Le plaisir est quasiment toujours au rendez-vous de l’Histoire – la Pucelle d’Orléans, Jeanne, n’est pas loin – et des histoires. Les références à l’œuvre de Conan Doyle sont présentes mais noyées dans le flot de cette guerre interminable.

Nicolas Béniès

« La prophétesse voilée. Les chroniques d’Edward Holmes et Gower Watson », Jean d’Aillon, 10/18


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