Art Faber, un terme copié sur l’homo faber, est une idée lancée par Umberto Eco qui s’est réalisée sous la forme d’un laboratoire, Lab. Arts & Entreprises de EDMP/Université Paris-Panthéon-Assas, réunissant des univers différents, académiques et économiques. L’idée centrale est autour de l’échange : les œuvres d’art façonnent les mondes économiques et sont influencées par eux.
Démonstration Alexis Brodsky, Jérôme Duval-Hamel et le collectif de l’Art Faber dans ce livre au titre énigmatique « La muse méconnue de Maurice Ravel ». Les premières pages révèle que cette muse, suivant Ravel lui-même, à propos de la composition « Le boléro », « c’est à une usine que je dois l’avoir conçu ».. Il insistera sur cette influence : « J’ai trouvé la plupart de mon inspiration dans les machines. J’adore aller dans les usines et voir de vastes mécanismes à l’œuvre. C’est grandiose et fascinant ».
Il ne s’agit pas pour autant de « musique industrielle » qui eut son heure de gloire en ce début de 20e siècle copiant le son du travail à la chaîne purement et simplement. Les influences sur son œuvre sont multiples à commencer par le jazz, Ravel combinant les éléments pour les fusionner pour créer une musique nouvelle, une porte d’entrée dans le modernité.
Les auteurs se livrent à un véritable travail de dissociation pour mettre en lumière la place des bruits du monde économique dans l’élaboration des compositions raveliennes. Une manière d’interroger la modernité reposant sur à la fois la tradition, des cultures d’ailleurs et l’environnement urbain, industriel et autres.
Nicolas Béniès
« La muse méconnue de Maurice Ravel », A. Brodsky, Jérôme Duval-Hamel et le collectif de l’Art faber, coédition Actes Sud/Art faber
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