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Wojciech Chmielarz est un des grands auteurs « noirs » polonais. « La Colombienne », son livre précédent, avait présenté ses deux doubles révoltés Mortka, l’inspecteur chargé des enquêtes – dit le « Kub » -, et son équipière, le lieutenant Suchocka – dite « La Sèche » – que l’on retrouve dans cette nouvelle enquête à tiroirs, inscrite cette fois dans le marigot politique.
Une jeune femme d’origine ukrainienne, journaliste en herbe et baby-sitter d’un politicien retiré, viré par ses pairs pour corruption, un mal très répandu, qui cherche à revenir sur le devant de la scène politique. Le tout se passe dans « La Cité des rêves », qui donne son titre au roman, un ensemble huppé avec gardien et jardin intérieur.

L’auteur dessine une fresque mêlant allégrement le passé – Kochan, l’ancien adjoint de Mortka, a été rétrogradé parce qu’il cogne son épouse et se trouve chargé des vieilles affaires – et le présent pour dénoncer une police qui ne fait pas son travail par bêtise ou fainéantise et la corruption qui s’enroule dans toutes les enquêtes.

Polar : La cité des rêves
Polar : La cité des rêves

Pour le présent le crime se transforme en une recherche d’un ordinateur ou d’une clé USB qui pourrait fournir des données accusant une partie des politiciens dans des affaires troubles et troublées. Les hypothèses s’effondrent les unes après les autres pour terminer en point d’interrogation en forme de feuilleton. Il faudra attendre le prochain pour, peut-être, avoir le mot de la fin.

La Pologne comme il faut la voir avec les yeux de deux policiers décidés à résister face à la pourriture qui envahit apparemment inexorablement notre monde. Le discours « nationaliste » – les guillemets pour souligner qu’il faudrait inventer d’autres termes – n’arrive plus à cacher la sordide réalité des nouveaux riches prêts à tout pour conserver leur pouvoir sans craindre l’alliance avec la pègre. Il n’est pas plus optimiste pour la jeunesse gangrenée par la soif de l’argent facile pour trouver une place dans ce type de société.

Nicolas Béniès

« La Cité des Rêves », Wojciech Chmielarz traduit par Erik Veaux, Agullo éditions.


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