Benjamin Black, pseudonyme de John Banville, a décidé de faire revivre Philip Marlowe, la figure de référence du détective privé créé par Raymond Chandler. « La blonde aux yeux noirs » prend la suite du dernier opus écrit par Chandler, « The long good-bye » – disponible dans la collection Folio Policier. Une histoire d’amitié trahie. Terry Lennox se sert de l’amitié que lui porte Marlowe pour l’utiliser. Un climat de fin de règne, avec une odeur persistante de la mort. Un de ces livres qui dépasse toutes les catégories. Un grand roman.

Polar : la blonde aux yeux noirs
Polar : la blonde aux yeux noirs

Pour dire que Black s’attaquait à un monument. Il relève le gant. Il rend vivant un Marlowe à l’inquiétante familiarité. C’est lui et ce n’est pas lui. Une drôle d’alchimie. Black a tout lu. Il connaît les recoins de Chandler. Il sait que c’est le style qui compte et pas l’intrigue. Il sait que les femmes étranges jouent un grand rôle dans toutes ces histoires. Il sait aussi qu’il ne faut pas tout dire, qu’il faut laisser la place à l’imagination du lecteur.

Une réussite qui laisse rêveur. L’auteur est absent et présent. Il se laisse deviner parfois et, à d’autres moments, reprend la plume des mains du mort. Une oscillation du style et par-là même des personnages est perceptible. Sans qu’elle donne le mal de mer.

Nicolas Béniès.

« La blonde aux yeux noirs. Le retour de Philip Marlowe », Benjamin Black, traduit par Michèle Albaret-Maatsch, 10/18


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