Le pénitencier de la côte Ouest des États-Unis est un enfer transformant les détenus en bêtes sauvages sans foi ni loi. Blancs et Noirs se font face. La barrière raciale s’impose comme une règle qu’il est impossible de transgresser. Art Pepper, saxophoniste alto, le raconte dans son autobiographie « Straight Life », traduite aux Éditions Parenthèses. Il l’a très mal vécu, d’autant que chaque « communauté » est dominée par les racistes. Du côté Blanc, la fraternité aryenne. Les métis, les chicanos essaient de se regrouper, rejetés qu’ils sont des deux « camps ».
Edward Bunker raconte la vie à San Quentin dans ce roman paru en 1977 aux Etats-Unis sous le titre « Animal Factory », une usine de déshumanisation si on force un peu la traduction, traduit en français – un tour de force – par « La bête contre les murs ». Un ouvrage de la collection « Les iconiques de François Guérif », rééditions de livres épuisés. Une histoire d’amitié filiale comme seules ces concentrations de barbaries savent les susciter. Une histoire qui rejoint beaucoup de celles racontées par ces enfermés. En 1974, libéré, Art Pepper enregistrera « The Trip », qu’il faut écouter en même temps que la lecture de ce livre.
Nicolas Béniès
« La bête contre les murs », Edward Bunker, traduit par Freddy Michalski, Rivages/Noir
Des militants partagent ici des critiques littéraires, musicales, cinématographiques ou encore des échos des dernières expositions mais aussi des informations sur les mobilisations des professionnels du secteur artistique.
Des remarques, des suggestions ? Contactez nous à culture@snes.edu