La méthode de Roussel consistait en un point de départ loufoque pour, en conclusion, revenir, après de multiples péripéties, au point de départ. Jonathan Ames utilise ce procédé. Son ami – ils ne sont pas nombreux – lui demande un rein et il donnera un rein mais pas à la même personne. Il faut rendre le bien pour le bien et le mal pour le mal mais pourquoi à la même personne avait dit, à peu prés, Nietzsche et cet aphorisme trouve ici sa justification.

« Il s’appelait Doll », joue sur toutes les ambiguïtés. Doll, une poupée, un pantin, un être sans ressort, sans personnalité, le jouet des circonstances. Il se cherche, veut devenir et se demande ce qu’il adviendra de sa vie. Recherche d’identité un peu trop distancée par rapport au contexte qui semble avoir peu d’influence sur le comportement des personnages.

Pour le reste un trafic d’organes – un thème à la mode -, une histoire d’amour et une multitude de références aux auteurs classiques du polar à commencer par Chandler. Pas toujours à la hauteur mais on trouve du plaisir à cette lecture.

Nicolas Béniès

« Il s’appelait Doll », Jonathan Ames, traduit par Lazare Bitoun, Joelle Losfeld Editions


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