Polar : Les brûlures de la ville
Polar : Les brûlures de la ville

Thomas O’Malley et Douglas Graham Purdy font revivre le Boston des années cinquante via deux losers, Dante Cooper et Cal O’Brien. Dans le premier opus, « Les morsures du froid », les présentations avaient été faites dans un Boston frigorifié. « Les brûlures de la ville » se déroulent en juin 1954 avec une météo caniculaire, qui enserre de ses mains puissantes corps et cerveaux pour les enduire de cette eau sale qui coule le long des dos et des poitrines. Respirer est un problème, résoudre une affaire qui met en cause l’IRA est encore plus difficile. Les morts se succèdent au rythme de la musique irlandaise qui secoue des corps pour leur faire suer leur fureur, colère et violences contre leur propre descendance. Une histoire amère de vengeance qui ne peut que mal se terminer pour tout le monde. Une visite de Boston dans l’espace et dans le temps, une visite qui participe de la connaissance de l’histoire des États-Unis qui ne sait pas dépasser son propre passé.

Polar : Boston
Polar : Boston

Dennis Lehane est le chroniqueur du Boston de nos temps. Les quartiers de la ville n’ont pas de secrets pour lui. Il est possible de relier ses descriptions à celles des auteurs précédents. « Après la chute » mêle deux histoires en parallèles qui se rencontrent via l’amour, le vrai, l’absolu. Rachel Childs devient journaliste pleine d’avenir. Elle a un secret, son père qu’elle ne connaît pas, sa mère est morte avant de révéler le nom du géniteur. En mission à Haïti, elle craque en direct à la télé. Que s’est-il passé ? Elle rencontre à plusieurs reprises un dénommé Brian Delacroix qui lui permet de sortir de son trou dépressif. Qui est-il ? Pourquoi lui ment-il ? Les liens seront renforcés par des aventures en commun, vécues sous le sceau de l’ironie et de la distance montrant l’influence, un peu cachée, de Donald Westlake. Ce n’est pas un grand Lehanne mais une histoire presque réelle faite de violences et d’arnaques, tellement proche d’une définition de Donald Trump que la dépression, pas seulement individuelle, semble être une réponse adéquate. Le portrait de la jeune femme est réussi. En arrière plan, Boston, toujours.

Nicolas Béniès

« Les brûlures de la ville », Thomas O’Malley et Douglas Graham Purdy, traduit par François Rosso, 10/18 ; « Après la chute », Dennis Lehane, traduit par Isabelle Maillet, Rivages/Noir.


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