Depuis le mois d’octobre, à l’appel de leur intersyndicale (CFDT, CGT, FO, Sud-Solidaires et UNSA), les personnels du Centre Pompidou, y compris ceux de la BPI, mènent des actions fortes : grèves complètes entraînant une vingtaine de jours de fermeture, rassemblements, grèves tournantes. Les personnels ont reconduit le préavis de grève jusqu’au 15 février.
Ce qui est en jeu, c’est l’avenir même de ces personnels et le devenir du plus prestigieux des centres d’art moderne et contemporain français. Le musée doit fermer en 2025 pour 5 ans car il a besoin de gros travaux. Les personnels (plus de 1000 personnes) seront réaffectés sur d’autres lieux, du moins les titulaires, qui sont fonctionnaires, mais sans garantie pour les non-titulaires. Pendant ces 5 années de travaux, de 14 à 25% des personnels, selon les sources, prendront leur retraite. Aucune garantie que leurs postes soient remplacés. De plus, ces personnes, souvent très compétentes et spécialisées, n’auront pas la possibilité de transmettre leur savoir à d’éventuels remplaçants.
L’intersyndicale n’arrive pas à avoir de garanties fermes et écrites sur le maintien des effectifs, des plafonds d’emploi et de la non externalisation des services lors de la réouverture. Elle s’oppose à ce que l’activité culturelle du Centre, l’accès aux œuvres, aux ouvrages de la BPI soient mis en sommeil sur une période aussi longue. Elle craint qu’à la réouverture, le Centre ne repropose qu’une partie des collections, des ouvrages, au profit du développement d’activités marchandes (boutiques de luxe, par exemple). Pour éviter cela, elle demande que soit étudiés soit le transfert des activités du Centre dans un lieu unique (style Grand Palais éphémère), soit un programme de fermeture partielle par plateaux, ce qui permettrait aux personnels de ne pas s’éparpiller et au public d’avoir toujours accès aux activités du Centre.
La nouvelle ministre de la Culture hérite de ce dossier épineux. Saura-t-elle donner aux personnels les garanties qu’ils réclament autrement que par des paroles lénifiantes qui, selon ce que chacun sait, s’envolent. Quand on brigue la Mairie de Paris, qui plus est, on doit s’intéresser au devenir de ce lieu éminemment prestigieux ! Mais au fait, a-t-on entendu l’actuelle Maire ?
Sylvie Chardon
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