Le Volcan, Scène Nationale du Havre occupé

Depuis le 16 mars le Volcan est occupé comme des dizaines d’autres théâtres en France à la suite de l’occupation de l’Odéon le 4 mars. Les jeunes qui occupent les lieux jours et nuits sont installés au Fitz, le bar du théâtre. Au départ ils protestaient contre la fermeture des lieux culturels alors que métros, trams et supermarchés étaient bondés et qu’il n’y avait eu aucun cluster repéré dans les théâtres ou les cinémas. La réouverture était jugée nécessaire pour permettre aux Havrais d’échapper à la déprime, de trouver des alternatives à l’enfermement dans le triptyque travailler, faire les courses, dormir et leur offrir un peu de rêve. Depuis les revendications se sont élargies comme un appel à une convergence des luttes : prolongation de l’année blanche sur les droits au  chômage pour les intermittents du spectacle et extension aux autres intermittents de l’emploi (extras, saisonniers, etc.), plan de financement du soutien à l’emploi dans le secteur culturel, abandon de la réforme de l’assurance-chômage qui va réduire les allocations de plus de 800 000 chômeurs, aide financière aux étudiants en grande précarité et réouverture à 50% des universités, extension du RSA aux jeunes de 18 à 25 ans.

Intermittents, précaires, étudiants, salariés ont été accueillis au théâtre et se sont engagés à respecter les activités du théâtre, réduites puisque le théâtre est fermé au public, et les gestes barrières. Installés au Fitz, ils organisent des distributions de tracts, réalisent des affiches, recueillent des dons avec le Secours Populaire pour redistribuer des aliments, des duvets, ont organisé des actions dans la ville. Ils sont connectés aux autres théâtres occupés, ont mis en place des groupes de soutien, des groupes de paroles, sont en lien avec une radio locale.

Comme dans les autres lieux culturels occupés, ils sont actifs, solidaires et piétinent d’impatience en attendant la réouverture des théâtres, des musées et des cinémas qui nous manquent tant.

Micheline Rousselet