« Eugène Onéguine », roman en vers et grand classique de la littérature russe a été écrit par Alexandre Pouchkine entre 1821 et 1831.
Dans cette œuvre, Pouchkine raconte l’histoire d’un jeune homme parti au chevet d’un vieil oncle mourant et qui, à la mort de ce dernier, hérite d’un domaine où il s’installe pour échapper à la vie mondaine de Petersbourg. Onéguine mène dans sa nouvelle demeure une vie solitaire et languissante jusqu’au jour où il rencontre Lenski, un jeune poète qui vit dans la maison voisine et avec qui il noue une amitié. Lenski révèle à Onéguine sa passion pour Olga, son amie d’enfance.
Ensemble ils sont invités chez la famille de la jeune fille et à cette occasion, Onéguine rencontre Tatiana, la sœur aînée d’Olga à la beauté sauvage et froide.
Dans ce texte poétique écrit en octosyllabes évoluent des personnages d’une grande pureté, bercés de rêves et d’ennui. S’y entremêlent les sentiments qui les occupent, la mélancolie d’Onéguine, le tourment de Tatiana, la passion de Lenski et la naïveté d’Olga. Tissé de mélancolie, de romantisme, d’ironie et de drame, le récit d’Onéguine poursuivra la ligne d’un romantisme enflammé jusqu’à un duel fratricide et au constat d’amours perdues.
Dans un dispositif scénique bi-frontal, Jean Bellorini a imaginé une mise en scène minimaliste pour mieux mettre en valeur le texte de Pouchkine et laisser tout son champ à la poésie dont il est pétri. Cinq comédiens-conteurs se partagent le texte d’une grande partie du roman que le public reçoit par le biais de casques, une création sonore qui vient soutenir le dédoublement de la voix poétique et permet une transmission au plus proche de l’intime.
Plutôt que mise en scène, la mise en espace virtuose de Jean Bellorini teintée d’humour et d’émotion est soutenue dans sa délicate fragilité par des acteurs magnifiques qu’on sent rompus à un travail de troupe et qui donnent à ce « déferlement d’octosyllabes » d’une grande pureté d’écriture, toute la passion qui enflamme les « jeunes cœurs » du récit.
D’où vient que ce travail qui se limite à la restitution lue d’un texte si beau soit-il, sans effet de mise en scène, sans le support d’un décor, nous passionne et opère une vraie fascination.
La magie est dans l’intelligence de l’adaptation, dans sa retenue, le bridage du lyrisme, dans l’audace et la discrétion d’une trompeuse absence de mise en scène et dans le talent de conteurs des interprètes.
Magnifique. Magique….
Francis Dubois
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