Dans cette forme originale, que Céline Devalan sa créatrice choisit d’appeler une musicomédie, quatre musiciens et quatre comédiens entremêlent chansons et textes pour nous parler du rapport amoureux. Sur scène se développent des situations bien connues : la femme que son amoureux vient de quitter et qui rêve du grand amour, celle qui vient de le rencontrer, mais n’ose pas en parler, celle qui a décidé de ne plus se laisser prendre au piège de l’amour et enfin un homme qui, la quarantaine venue, a envie de quitter sa femme, qui ne lui inspire plus que de l’agacement mais, coincé entre désir et culpabilité, hésite encore à sauter le pas.

Théâtre : Quand l'amour des notes
Théâtre : Quand l’amour des notes

Sur ces fragments de vie que les quatre comédiens (Céline Devalan, Anthony Courret, Mélanie Devalan et Mélisandre Meertens) nous révèlent peu à peu, tantôt sensibles, tantôt humoristiques, tantôt tristes, tantôt gais, viennent se greffer les chansons de Serge Para accompagné par Cédric Dayou, Benjamin Garnier et Svein Lemarié. La lumière souligne l’un ou l’autre des personnages Tous interviennent dans ces histoires sous leur propre prénom et on les écoute comme des amis qui vivent ce qu’on a tous connu, la fille qui voudrait faire le premier pas, mais la boule au ventre n’ose pas, l’homme qui cherche des justifications à sa lâcheté, le découragement quand les efforts pour séduire sont sans succès et la peur de rester seul(e).

Sur la scène se côtoient en permanence les quatre comédiens et les quatre musiciens. En robe rouge et escarpins, Mélisandre Meertens, est émouvante en femme blessée par les trahisons, qui rêve du grand amour. Céline Devalan en robe et Doc Martens noirs joue la rebelle indépendante et forte qui n’a plus de temps à perdre avec l’amour. Mélanie Devalan en robe bleue incarne la fille sage qui a enfin trouvé l’amour mais traîne sa culpabilité. Anthony Courret est ce chien fou que toutes les filles font rêver, sauf sa femme ! Théâtre et musique (guitares, basse, saxo, clavier) se complètent en permanence. Tantôt le texte des chansons fait écho aux situations, tantôt les acteurs jouent des situations qui éclairent les chansons. La guitare raconte la culpabilité d’une femme ou, un peu molle, accompagne les hésitations et le manque de courage d’un homme, la basse souligne la brutalité et la détermination de celle qui veut rester seule, une mélodie au piano évoque les rêves de celle qui attend le grand amour, les accents déchirants du saxo renvoie à la déception et à la solitude.

Dans ce spectacle où les musiciens sont aussi acteurs et où les acteurs chantent également leurs histoires de cœur, passent les émotions, les confrontations, les élans et les déceptions de tous ceux qui cherchent l’amour.

Micheline Rousselet

Tous les samedis jusqu’au 5 octobre à 21h30

Théâtre Essaïon

6 rue Pierre au Lard, 75004 Paris

Réservations : 01 42 78 46 42

Le jeudi à 19h15 et le vendredi à 21h30, dans le même théâtre se joue une pièce du même auteur, Céline Devalan À ces idiots qui osent rêver


Bienvenue sur le blog Culture du SNES-FSU.

Des militants partagent ici des critiques littéraires, musicales, cinématographiques ou encore des échos des dernières expositions mais aussi des informations sur les mobilisations des professionnels du secteur artistique.

Des remarques, des suggestions ? Contactez nous à culture@snes.edu