Théâtre : Novembre Alger

Stéphane, une femme d’une cinquantaine d’années a accompagné son vieux père originaire d’Algérie à un congrès de médecins à Alger.

Il n’était jamais retourné dans son pays d’origine depuis l’indépendance.

Alors qu’ils sont sur le point de reprendre l’avion pour la France, le vieil homme annonce à sa fille qu’il la laissera repartir seule et qu’il souhaite prolonger son séjour.

Elle s’y oppose sous différents prétextes mais il suffira d’une journée, de la découverte de vieilles lettres et de circonstances favorables pour que le voile se lève sur les véritables raisons pour lesquelles le vieil homme voudrait prolonger seul son séjour.

Stéphane sera amenée à découvrir et à accepter la vie passée de son père et à y trouver un sens.

Théâtre : Novembre Alger
Théâtre : Novembre Alger

« Novembre Alger  » a le mérite de traiter d’un sujet rarement traité au théâtre : le retour de ces pieds-noirs dans leur pays d’origine pour des raisons professionnelles ou dans un simple but touristique. S’ils se sont sentis dépossédés à l’époque de l’indépendance du pays, ils nourrissent maintenant pour certains des sentiments de nostalgie, certes, mais débarrassés d’une surcharge de rancune ou d’amertume.

Et même si des relents de colonialisme subsistent, les sentiments se sont adoucis et un certain sens de la fraternité est retrouvé.

Dans la pièce de Brigitte Molkhou, la résurgence d’un secret de famille longtemps tenu enfoui, même s’il est vite démasqué, accompagne ce qui aurait pu n’être que le tracé du retour sur la terre natale.

La réinvention de la légendaire bonne humeur « pied noir » était un bon support pour restituer la convivialité et la qualité des rapports entre les différentes communautés qui constituaient la population algérienne de l’époque. Et tout particulièrement les communautés juives et arabes qui, souvent, cohabitaient dans les quartiers populaires des villes.

Il faut rendre hommage à Brigitte Molkhou d’avoir abordé ces sujets avec l’évidente volonté d’ aller puiser sans excès dans le domaine risqué des bons sentiments.

Il y a sans doute beaucoup plus de réserves à apporter au passage de ce texte jusqu’à un plateau de théâtre. Il aurait fallu ramener un propos parfois exubérant à beaucoup plus de nuances, une plus grande fluidité et la mise en scène un peu appliquée de François Ha Van semble parfois priver le spectacle de l’émotion que l’écriture promettait.

Il aurait fallu gommer certaines facilités et trouver pour accompagner la bonne humeur des scènes montrant les trois femmes réunies, une autre musique que celle, tellement attendue, sur laquelle elles dansent.

Il manque peu de choses pour que le spectacle soit pleinement convaincant et qu’il aille au plus près de l’émotion et des atmosphères du texte.

Ici, ce ne sont pas l’excès de bons sentiments qui amènent à des réserves mais une mise en scène trop peu inventive et la rigidité du jeu et des attitudes de certains comédiens.

Toutes ces réserves faites, le spectacle se laisse voir et le public sensible au sujet y trouve son compte si on s’en tient aux applaudissements nourris qui saluent la fin de la représentation.

Francis Dubois

Les Déchargeurs 3 rue des déchargeurs 75 001 Paris.

Réservations (partenariat Réduc’snes tarifs réduits aux syndiqués Snes mais sur réservation impérative 01 42 36 00 50

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