Le duc Rodomont, prince déchu, offre comme premier lot au vainqueur d’un tournoi de chevaliers sa fille Angélique à la condition qu’elle ne soit ni échangée ni rendue !
Mélusine l’ensorceleuse aime Roland de Roncevaux au point de le retenir chez elle alors que lui ne brûle d’amour que pour Angélique. Mais celle-ci a un soupirant, Médor, au charme de qui elle n’est pas insensible. Pendant ce temps, Totoche, la mère d’Angélique vit, à la barbe de son époux, une liaison avec Sacripan….
S’il est parfois difficile de suivre, dans leurs méandres, ces histoires rocambolesques il faut considérer que l’essentiel n’est pas dans le jeu des chassés croisés des intrigues et qu’il faut se laisser porter par le rythme endiablé de ce divertissement pur, le ravissement des costumes et des décors, la qualité des voix, la précision des chorégraphies.
Le livret qui situe l’action dans une période médiévale librement reconstituée joue avec les clichés et se joue des invraisemblances.
La trame vaudevillesque multiplie à s’y perdre et comme à plaisir, les manigances et les faux-semblants conduit par une foule de personnages tous plus déjantés les uns que les autres, évoluant délicieusement dans des anachronismes échevelés.
Le récit est une suite de rebondissements savoureux où les chevaliers qui n’ont rien de chevaleresque peuvent apparaître en costumes d’époque ou sous l’aspect de joueurs de foot amateurs de bière.
Le comique repose sur un mélimélo narratif insolent, sur la hardiesse des anachronismes,et la façon avec laquelle le langage peut passer d’une forme élégante à la familiarité.
Mais si « Les chevaliers de la table ronde » est un spectacle burlesque dont la mise en scène fluide et virtuose enchante, il est tout aussi réjouissant pour l’oeil et pour l’oreille.
Le spectacle mené tambour battant jouit d’un décor de toute beauté, tout en effets de stries noires et blanches et de costumes assortis qui s’y confondent.
La grande maitrise de composition vocale et orchestrale d’Hervé est relayée par le talent des chanteurs tous parfaits et par des danseurs qui le sont tout autant.
Deux mots viennent à l’esprit pour caractériser le spectacle : énergie débordante et précision.
Voilà un spectacle à la fois rigoureux, bon enfant et somptueux qui vient à point pour boucler l’année 2016.
Francis Dubois
Athénée – Théâtre Louis-Jouvet
square de l’Opéra Louis-Jouvet
7 rue Boudreau – 75009 Paris
(M° Opéra, Havre-Caumartin, RERA Auber)
Renseignements et Réservations (partenariat Réduc’snes tarifs réduits mais sur réservation impérative) : 01 53 05 1919
www.athenee-theatre.com
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