Ce portrait d’un clown à la recherche de lui-même, pris dans ses propres contradictions, Auguste célébré mais qui doute, qui fait rire mais voudrait plutôt susciter la joie, est une œuvre atypique d’Henry Miller à laquelle il était très attaché. Écrite à la demande de Fernand Léger pour accompagner ses œuvres sur les saltimbanques, Miller en confia l’illustration, à la suite d’un désaccord avec Léger, à Picasso, Rouault, Chagall et Klee, avant de republier le texte avec ses propres œuvres en 1958.

Théâtre : Le sourire au pied de l'échelle
Théâtre : Le sourire au pied de l’échelle

Auguste est un clown célèbre. Un soir il connaît l’échec. Il s’interroge alors sur son rôle d’Auguste et part sur les routes à la recherche de lui-même jusqu’au jour où il aperçoit au loin des roulottes. Aimanté, mais bien décidé à ne pas revenir sur la piste, il devient homme à tout faire, palefrenier, jusqu’au jour où le Directeur du cirque arrive à le convaincre de remplacer Antoine le clown du cirque souffrant. Il retrouve le triomphe mais un clown chasse l’autre. Et la mort est toujours en embuscade.

Dans un coin de la scène est posée cette échelle qui conduit vers l’infini par delà les étoiles et le mince croissant de la lune. Ivan Morane a créé un univers poétique avec des éclairages qui subliment le jeu du comédien. Un faisceau de lumière zoome parfois sur lui ou se ferme en un rond qui disparaît comme à la fin des films de Charlot.

Pour incarner ce clown philosophe et poète, capable de glisser sur la scène, de grimacer et de sourire, d’incarner la douleur et la grandeur de l’artiste, il fallait un acteur exceptionnel. Denis Lavant est magnifique. Il circule sur la scène, aimantant les regards, il utilise les accessoires qui s’y trouvent, les malles qu’ils déplacent, les instruments de musique divers, tous miniatures, dont il joue, faisant entendre quelques notes mélancoliques de La Strada. Passant d’un chapeau à l’autre il est Auguste ou le directeur du cirque tentant de le convaincre de revenir sur la piste. La gestuelle et la mobilité du visage de l’acteur maquillé ou démaquillé impressionnent. Ils nous emmène dans ses rêves comme dans ses tourments. Il est sublime.

« Le bonheur pour un clown c’est d’être quelqu’un d’autre ». Mais qui est Auguste ?

Micheline Rousselet

Du mercredi au samedi à 19h, le dimanche à 17h30

Théâtre de L’œuvre

55 rue de Clichy, 75008 Paris

Réservations : 01 44 53 88 88


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