Fitzgerald Berthon a décidé de mettre en scène Le Conte d’hiver de Shakespeare mais pas l’œuvre en entier. Il a choisi de monter un Conte d’hiver dans un temps accéléré à la manière d’un théâtre guérilla. Et c’est une vraie réussite. La version écourtée simplifie l’action complexe. Les quatre comédiens (deux hommes, Fitzgerald Berthon et Guillaume Geoffroy, et deux femmes, Juliette Dutent et Anne Knosp en alternance avec Gaëlle Ménard) qui jouent les 17 rôles font preuve d’une belle énergie et nous font entendre la très belle langue de Shakespeare.

L’histoire mêle comme souvent chez Skakespeare tragédie et comédie. On retrouve le thème de la jalousie déjà traité dans Othello ou le maure de Venise. Léontes, roi de Sicile, devient soudain fou de jalousie et soupçonne sa femme Hermione de l’avoir trompé avec son meilleur ami Polixènes, roi de Bohème. Il la condamne à mort, ordonne à son serviteur que la petite fille dont elle vient d’accoucher soit abandonnée et tuée dans la forêt comme Œdipe. Son fils et sa femme meurent sous ses yeux et il est pris d’un remords infini. Voilà pour la tragédie. Seize ans plus tard, on est en Bohème chez Polixènes dont le fils est amoureux d’une bergère qui est … ? Vous pouvez facilement imaginer la suite.

Les comédiens sont remarquables. Ils enchaînent à une vitesse folle les différents rôles. Un simple accessoire (un nez rouge, un bob …) leur permet de changer de personnage. Quelle belle idée de faire jouer le père et le fils de chaque famille par le même personnage. Les dialogues s’enchaînent sans aucun temps mort avec virtuosité. L’accompagnement à la guitare et au violon ajoute une touche de poésie à ce beau spectacle qu’il faut aller voir. Un grand bravo à toute l’équipe qui réussit à capter notre attention pendant tout le spectacle..

Frédérique Moujart

Jusqu’au 7 mars les vendredis à 21h – Théâtre La Flèche, 77 rue de Charonne, Paris 11ème – Réservation : 01 40 09 70 40 ou info@theatrelafleche.fr

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