Comme chaque année le Birgit Kabarett propose son cabaret politique, satirique, ironique, musical et festif, dans un cadre qui s’adapte au lieu qui les accueille, souvent petites tables et verres à partager. La structure reste la même, deux meneuses de jeu qui ont écrit et mis en scène le Kabarett, Julie Bertin et Jade Herbulot, quatre comédiennes et chanteuses (Pauline Deshons, Anna Fournier, Morgane Nairaud, en alternance avec Manika Auxire et Marie Sambourg) qui vont interpréter femmes et hommes politiques équipé.e.s d’un carton pour qu’on sache bien qui est qui. Deux musiciens les accompagnent. Grégoire Louvet au piano et Alexandre Perrot à la contrebasse. Ils ont écrit et composé les cinq à sept chansons originales qui portent le spectacle. Le tout se mène à un train d’enfer pour coller à l’actualité et se termine par un quiz où l’on vérifie que les Français sont loin de se désintéresser de la politique.
Cette année il a fallu faire vite avec un spectacle vu trois jours après la dissolution. On rit de Macron avec son casque de réalité virtuelle vantant la production française, de Vincent Bolloré cherchant un couteau à huîtres pour fêter avec Bernard Arnaud la future élection de celui-ci à l’Académie des sciences morales et politiques, de l’arrivée de ministres dans le gouvernement Barnier dont on n’a pas eu le temps de retenir les noms, puisque ce fut très bref, ou de Ciotti lançant une cagnotte pour aider Marine dans ses ennuis avec la justice. On rit jaune avec Trump et Poutine méprisant notre pays de bohémiens ou de Vincent Bolloré et Bernard Arnaud se plaignant d’avoir eux aussi perdu de l’argent avec l’inflation, mais se réjouissant d’avoir échappé à une nomination de Lucie Castets cet été. Les chanteuses passent des dialogues aux chansons : « Arrêtez vos critiques jalouses, nous on crée des emplois » ou « Travail, famille patrie, mettons l’église au centre du village ». On croise aussi François Hollande, Marine Tondelier, Manuel Bompard, Fabien Roussel et François Ruffin appellés à se serrer les coudes car « la Gauche est une espèce menacée mais ne doit pas renoncer »
La satire est là, on rit beaucoup, jaune parfois. Il faut bien trouver des occasions de rire dans ce monde désenchanté. Le Birgit Kabarett nous en offre une chaque année, éphémère certes mais réjouissante.
Micheline Rousselet
Spectacle vu à la création le 5 décembre dans la Salle Jacques Brel du Théâtre au Fil de l’Eau à Pantin – Les 17 et 18 décembre à L’Azimut à Chatenay-Malabry (92), les 20 et 21 décembre au Volcan au Havre (76), du 8 au 19 janvier au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis (93), les 23 et 24 janvier au Théâtre de Châtillon (92)
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