C’est le second spectacle du cycle Pinter présenté par le théâtre de l’Atelier, avec La collection (critique sur le blog). Cette courte pièce s’inscrit comme La collection dans le cycle des comédies de la menace.

Comme chaque matin Richard quitte son pavillon de banlieue pour aller travailler dans la City. Rien que de très banal, sauf qu’en partant il demande d’un ton purement interrogatif à son épouse Sarah si elle doit avoir ce jour-là la visite de son amant, ce que celle-ci lui confirme. Lorsque la sonnette retentit, ce n’est pas l’amant, mais le livreur de lait. L’amant, Max, suivra bientôt.

Cela a l’air d’un vaudeville, d’une banale histoire d’adultère, mais on se doute bien que ce n’est pas ce que va proposer Harold Pinter. Alors vaudeville à la sauce humour noir, sur fond d’amoralisme bourgeois, ou volonté de redonner du piquant à la relation du couple, ou plus complexe encore ?Quelle violence peut bien se cacher sous le calme apparent des échanges de ce couple ?

Bien que cette pièce soit moins forte que La collection, les dialogues incisifs d’Harold Pinter dans la percutante traduction d’Olivier Cadiot font toujours mouche. Le décor est à peu près identique à celui de La collection, un décor chic et un peu froid de magazine. La mise en scène d’Olivier Cadiot donne toute la place au jeu des acteurs. On retrouve Valérie Dashwood et Laurent Poitrenaux. Tous deux ont une froideur et une distance qui conviennent à la fois à l’humour et au climat étrange de la pièce.

Micheline Rousselet

Jusqu’au 25 juin au Théâtre de l’Atelier, place Charles Dullin, 75018 Paris – du mardi au samedi à 19h, le dimanche à 15h – Réservations : 01 46 06 49 24 ou theatre-atelier.com – Noter que le Théâtre de l’Atelier présente aux mêmes dates à 21h La collection

Bienvenue sur le blog Culture du SNES-FSU.

Des militants partagent ici des critiques littéraires, musicales, cinématographiques ou encore des échos des dernières expositions mais aussi des informations sur les mobilisations des professionnels du secteur artistique.

Des remarques, des suggestions ? Contactez nous à culture@snes.edu