Avant que le spectacle ne commence, Cécile Covès est assise sur un fauteuil, dos à nous et on entend des chansons d’Higelin, de Nougaro, de Julien Clerc qui nous plongent dans l’ambiance des années de son enfance et son adolescence. Le noir se fait et elle va dérouler sa vie. Depuis longtemps, elle avait le désir de raconter sa singulière histoire personnelle. La décision de donner ses ovocytes pour permettre à des couples d’avoir des enfants l’a amenée à se confier à Laura Léoni qui a fait de son histoire un récit très juste, émouvant mais aussi très drôle.

Provocante, elle affirme avoir quatre parents. Dans les années 1980, sa mère en couple avec une autre femme, Elisabeth, décide de trouver un amant occasionnel pour lui faire un enfant. Après la séparation de ses deux mamans, Cécile Covès, va vivre de longues années avec un beau-père psychologiquement maltraitant.

Seule en scène, dans la mise en scène rythmée et d’une grande fluidité de Morgan Pérez, elle joue avec une belle énergie tous les personnages féminins et toutes les époques de son histoire. Elle est l’enfant qui s’invente un père, l’adolescente qui souffre du harcèlement moral de son beau-père, la jeune femme qui pour le don d’ovocytes fait face à la gynécologue, au psychologue. Elle se dédouble : une voix aiguë et une peu affectée pour sa mère, une voix éraillée de fumeuse pour Elisabeth. Un déplacement du fauteuil, un rideau ouvert ou fermé nous transportent sans temps mort d’un espace et d’une époque à un (e) autre. Pendant tout le spectacle, elle captive notre attention, nous bouleverse et nous fait rire avec des anecdotes et des réparties pleines de délicatesse et d’humour.

Cécile Covès nous offre un très beau spectacle, une ode à la vie et un plaidoyer pour toutes les formes de parentalité à une époque où, malgré l’évolution des mentalités et des lois, il reste encore

beaucoup à faire. Ainsi qu’elle le dit fort justement :  on interroge souvent les femmes sur les raisons qui les poussent à ne pas vouloir d’enfants mais très rarement sur leurs motivations à devenir mère.

Frédérique Moujart

Jusqu’au 31 janvier, les mercredis à 19h ou à 21h- Théâtre Le Funambule Montmartre, 53 rue des Saules, Paris 18ème – Réservation : 01 42 23 88 83 ou www.funambule-montmartre.com


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