L’histoire le famille M se passe en Italie, dans une petite bourgade sans charme, en bordure d’une route nationale. Les rares lieux de distraction du village gravitent autour de la station à essence, du bar des camionneurs, de la décharge où on peut trouver la pièce à changer de son automobile, le banc de l’arrêt de bus où vider sa cannette de bière.

La mission du docteur Cristofolini, médecin du village, consiste plus à écouter qu’à soigner efficacement les patients.

Dans « La maladie de la famille M  », il est le narrateur et livre au spectateur les anecdotes à propos des protagonistes de l’histoire.

Il y a le père, un vieil homme fatigué dont on pourrait penser qu’il est au bout du rouleau mais que le moindre événement réveille et ressuscite et Marta la fille célibataire qui se dévoue sans compter sa peine à chacun des membres de la famille. Et encore, Maria le cadette qui les préoccupations de son âge. Elle s’interroge à tel point sur son histoire d’amour avec Fulvio qu’elle n’hésite pas à répondre dans le même temps aux sollicitations de Fabrizzio, ami inséparable de Fulvio. Gianni le frère aîné est un dilettante qui cache autant que possible une âme sensible.

Théâtre : La maladie de la famille M
Théâtre : La maladie de la famille M

Curieuse pièce que cette «La maladie de la famille M » qui commence comme la peinture sociale d’une famille prolétaire avant de bifurquer du côté de la comédie reposant sur un quiproquo et la confusion à propos de l’identité des deux amoureux de Maria.

Pendant un moment, la pièce se maintient dans cette tonalité burlesque avant de basculer à nouveau vers la comédie sociale et une issue dramatique adaptée à chaque personnage ; l’évasion pour certains, la ligne attendue pour d’autres et la routine dans l’enfermement pour d’autres encore.

La famille est vue ici comme une cellule politique, l’endroit où, à défaut de recul et de réflexion sur le monde, chacun des protagonistes apprend à négocier entre la place qu’on lui a attribuée et celle qu’il aimerait avoir.

Le texte de Fausto Paravidino a quarante ans et il est devenu une valeur sûre de la scène contemporaine italienne.

La mise en scène de Simon Fraud est sans surprise. Elle épouse les sinuosités de situations avec fluidité. Les ruptures de ton et les dialogues que les personnages lancent à un rythme de ping-pong sont souvent savoureux.

La scénographie est simple et efficace.

Il manque peut-être au spectacle les effets bénéfiques de quelques représentations de rodage pour livrer toutes les saveurs d’un texte qui, par certains côtés, pourrait faire penser aux comédies italiennes du cinéma des années soixante dix.

Francis Dubois

Théâtre 13/ Jardin 103 A boulevard Auguste Blanqui – 75 013 Paris.

Réservations (partenariat Réduc’snes tarifs réduits aux syndiqués Snes mais sur réservation impérative) : 01 45 88 62 22


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