Stéphane Guérin est parti d’une idée intéressante pour écrire son texte : la psychogénéalogie : les traumatismes vécus par nos parents, grands-parents, arrière-grands-parents laisseraient une trace sur leur descendance. Le spectacle commence par l’intervention de Marcel Vasseur ( Adrien Melin en alternance avec Brice Hilairet ) vêtu d’ un costume élimé qui se présente : il a été interné à Mathausen en 1943, il faisait partie de l’orchestre du camp où il est mort en 1945 sans que son corps ait été identifié. Il y a fait la rencontre de Frieda (Hélène Degy) prostituée allemande avec laquelle il aura une fille , Marzella (Raphaëlle Cambray en alternance avec Raphaëlline Goupilleau ou Florence Muller). Marcel Vasseur , tel un spectre, va revenir pendant tout le spectacle hanter la famille d’Esther (Hélène Degy), son arrière-petite-fille qui vient de se marier pour la troisième fois et qui s’enfuit la nuit de la noce. Contrairement à sa mère, Nelly ( Raphaëlle Cambray) qui veut enterrer le passé, Esther va mener une véritable enquête dans laquelle elle entraîne son frère, Hervé (Geoffroy Couët en alternance avec Pierre Hélie) et son nouveau compagnon, Pierre (Thomas Zachedoud en alternance avec Etienne Launay) pour percer le secret de famille et comprendre pourquoi elle se retrouve paralysée lors de son interview télévisée à propos de son livre sur la prostitution dans les camps de concentration. Stéphane Guérin nous raconte l’histoire d’une famille maudite, un vrai sujet de tragédie affaibli par un texte qui manque peut-être un peu d’émotion et de force.

Avec la metteuse en scène , Salomé Villiers, il a voulu alléger la quête douloureuse par des respirations comiques très réussies. Le frère homosexuel et légèrement handicapé joué remarquablement par Geoffroy Couët, tel le bouffon du roi, nous fait rire par ses propos absurdes et décalés tout en posant les vraies questions. L’animateur de plateau télévisé (Bernard Malaka qui joue aussi le père d’Esther) est formidable de réalité et de ridicule.

Une pièce s’adressant à un large public qui pose le problème des conséquences des secrets familiaux qui peuvent rejaillir sur plusieurs générations.

Frédérique Moujart

Jusqu’au 28 mai 2023, mercredi 19h, jeudi 21h , vendredi 19h, samedi 21h et dimanche 17h à la Comédie bastille, 5 rue Nicolas Appert, Paris 11ème – Réservation : 01 48 07 52 07 ou www.comedie-bastille.com

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