Quand on prononce le nom de Souchon, chacun a un titre sur les lèvres, Allô maman bobo ou Foule sentimentale, des souvenirs de moments où on l’a entendu, sur la radio de la voiture lors des départs en vacances ou lors de soirées entre amis où on hurlait en chœur J’ai 10 ans.

Françoise Gillard a eu envie de lui consacrer une de ces soirées musicales dont la Comédie Française s’est faite une spécialité pleine de charme. Pourquoi ? Parce que dit-elle c’est un chanteur populaire, qui nous parle de nous, d’émotions que nous partageons et que sous ces airs, qui n’ont l’air de rien, se cache un style teinté d’humour et de mélancolie douce. Avec le soutien d’un des fils d’Alain Souchon et en faisant le choix d’un aréopage exclusivement féminin, elle a obtenu l’accord du chanteur dont la discrétion est inversement proportionnelle au nombre de ses succès.

Avec l’aide d’Amélie Wendling, Françoise Gillard a esquissé un portrait du chanteur, un portrait un peu flou, distancié qui nous plonge dans une « ambiance Souchon » et non dans des révélations sur sa vie. Pour le chanter, elle a choisi « une bande de filles » car il y a chez Souchon un côté délicat et que le féminin lui va bien. Des comédiennes, pas des chanteuses professionnelles, de tous âges parlent de Souchon et se promènent dans son répertoire à travers seize chansons. Il semble veiller sur elles par sa voix que l’on entend brièvement ou son image que l’on l’aperçoit sur un écran de télévision.

Dans le décor d’un salon chaleureux où se mêlent cuir et bois, Françoise Gillard, Yasmine Haller, Emma Laristan, Claire de La Rüe du Can, Danièle Lebrun et Coraly Zahonero, accompagnées aux guitares par Yannick Deborne, au violoncelle par Florence Hennequin et aux claviers par Mathieu Serradell vont, avec douceur et tendresse, nous accompagner dans l’univers de Souchon. Aux J’ai dix ans chanté par Emma Laristan en robe à bretelle sur collant et bottines noirs succède Allô maman bobo chanté avec un humour malicieux par Danièle Lebrun. Une petite anecdote sur la complicité et l’amitié avec Laurent Voulzy, les paroles de Foule sentimentale, dites et non chantées, ce qui en fait ressortir l’humour, la voix des musiciens qui discrètement rejoint celles des chanteuses, tout est élégant et délicat à l’image du chanteur.

Micheline Rousselet

Jusqu’au 5 mars au Studio-Théâtre de La Comédie Française, Galerie du Carrousel du Louvre, Place de la Pyramide inversée, 99 rue de Rivoli, 75001 Paris – du mercredi au dimanche à 18h30 – Réservations : www.comedie-francaise.fr

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