A est un jeune étudiant, habitant de la planète Platonium. Il rêve d’aller un jour vivre sur la Terre qui le fascine à chaque fois qu’il la voit se lever, belle et impressionnante de luminosité…

Il rêve à l’Europe et plus spécialement de vivre en France, pays de cocagne pour lequel il a une attirance particulière.

Le jour où il obtient enfin son visa et rejoint la France, il y entame des études universitaires.

Mais chez les terriens, tout n’est pas acquis pour ceux qui viennent d’ailleurs et peut-être plus encore pour un étranger à la peau bleue…

Dès lors, A regarde Platonium qui brille au loin.

Théâtre : L'éveil du Printemps
Théâtre : L’éveil du Printemps

La pièce d’Alat Fayez montre qu’il y a chez les habitants de toutes les planètes confondues le même vieux rêve d’ailleurs, que chacun de nous a son Eldorado en tête.

Le propos de la pièce d’Alat Fayez est tout simple.

S’il habite sur la planète Platonium, A n’en est pas moins un adolescent comme les autres, amoureux timide d’une voisine de pupitre et qui, pour livrer son cœur, a recours aux mêmes petits papiers pliés qui ont cours partout dans le monde quand on a le cœur qui palpite.

La planète Terre le fascine et chaque fois qu’il le peut, il la regarde se lever, ronde et lumineuse.

Mais comme souvent, le rêve part en miettes, quand on l’a atteint.

Chez Alat Fayez, l’étranger ne vient pas d’un pays en guerre ou d’un pays de famine et de misère mais d’une planète qui délivre des visas.

Les habitants de la planète Platonium, lorsqu’ils s’exilent savent-il que la couleur de leur peau fera obstacle, à plus forte raison quand on arbore un visage bleu ?

Le texte d’Alat Fayez ne va pas chercher dans les profondeurs du sujet et c’est peut-être la naïveté du propos qui a intéressé le metteur en scène Alain Batis.

Parce qu’il y avait dans la métaphore simpliste, matière à une mise en scène stylisée, à une scénographie réduite, froide mais belle.

Alain Batis a opté pour une mise en scène syncopée qui aligne une succession de scènes très courtes, jouées par de jeunes comédiens très complices jusque dans le dépouillement du jeu et de la gestuelle.

Et c’est la vivacité de ce qui se passe sur le plateau qui vole au secours de la simplicité d’un texte réduit à son plus simple propos.

La mise en scène, l’atmosphère teintée de fantastique, le support musical planant devraient plaire à un jeune public qui trouvera matière à débattre sur des sujets qui touchent la plupart d’entre eux, la tolérance, le droit à la différence, la couleur de la peau, l’exil, l’Eldorado…

Francis Dubois

Théâtre de l’Épée de Bois Cartoucherie de Vincennes Route du Champ de Manoeuvre 75 012 Paris

Réservations (partenariat Réduc’snes tarifs réduits aux syndiqués Snes mais sur réservation impérative) : 01 48 08 39 74 / billetterie@epeedebois.com


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