Kolik est la troisième partie de la trilogie Guerre de l’auteur allemand Rainald Goetz. C’est l’errance ultime d’un personnage parvenu au bout de l’envie de vivre. La grammaire est perdue, comme la vie, comme le sens de la vie. Dans ce constat d’échec radical où « constamment on trébuche et on tombe », où l’homme « doit continuer, recommencer, revoir les fondements », où il faut sans cesse douter, où tout est faux, la foi et la sexualité sont vite expédiées. Dans ce constat d’échec radical de la pensée, surgit parfois un éclair très bref de drôlerie. Reste la bouteille et la décomposition. Boire, vomir, continuer à vivre.

Alain Françon qui met en scène le texte et Antoine Mathieu qui l’interprète ont souhaité « isoler la parole incarnée sans induire d’illustration ou de narration, de façon à libérer le Poème. Les mots ouvrent pour le spectateur des interprétations, des analogies, du sens. Des longues plages d’obscurité laissent entrevoir des moments de poésie pour dire l’inventaire d’une vie. Il faut accepter d’entrer en résonance avec Antoine Mathieu, qui est remarquable, avec ses mots perdus et cette bouteille qu’il boit jusqu’à ce qu’elle soit vide. Le personnage quitte alors le sac de couchage où il avait fini par s’enfermer, comme prisonnier de cette vie où l’on boit, on vomit et où restent les excréments.

Micheline Rousselet

Spectacle vu en séance réservée à la presse au Théâtre 14 à Paris – Dates et lieux de représentation seront précisés dès que la situation sanitaire le permettra

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