Anne Martinet a adapté et joue seule en scène la nouvelle 24 heures de la vie d’une femme de Stefan Zweig. Dans la mise en scène de Juan Crespillo, elle fait magnifiquement entendre le rythme, la beauté, la force et l’élégance des mots de ce texte intemporel qui raconte comment la vie d’une femme a été totalement bouleversée en 24 heures. Elle fait ce récit sincère, totalement véridique pour expliquer à la bonne société de la riviéra qui condamne une femme d’un gros industriel qui s’est enfuie avec un jeune homme comment la passion veut tout bouleverser.
Elle, l’aristocrate écossaise de bonne famille, veuve et désœuvrée, va raconter comment elle a rencontré au casino de Monte-Carlo un jeune homme de vingt ans de moins qu’elle totalement consumé par la passion du jeu et désespéré d’avoir tout perdu, comment elle a voulu le sauver, en est tombée follement amoureuse et comment alors qu’elle croyait l’avoir converti, elle l’a retrouvé le lendemain à la salle de jeu, indifférent.
Dans un décor nu (un banc et une chaise), envoûtés par la présence scénique de la comédienne habillée par la lumière de Stéphanie Daniel, nous suivons minute par minute la multiplicité des sentiments qui la traverse et notamment sa fascination pour les mains du joueur. Elle les mime en ombres chinoises et leur donne vie sous nos yeux. Quelques accessoires (un imperméable, des chaussures noires élégantes, des lunettes de soleil, une barrette avec laquelle elle attache ou détache ses cheveux, un collier, du rouge à lèvres, une radio … ) suffisent pour nous transporter dans l’espace et dans le temps.
Un spectacle à aller voir pour Anne Martinet qui irradie et pour entendre la saveur de la langue de Stephan Zweig qui nous enchante toujours.
Frédérique Moujart
Du 7 au 29 juillet, relâche les mercredis 12,19,26 juillet – Théâtre Le Petit Louvre, salle Van Gogh, 23 rue Saint-Agricol, 84000 Avignon – Réservation : 04 32 76 02 79 ou www.festivaloffavignon.com
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