Georges, modeste projectionniste d’un cinéma de quartier, renverse son café et provoque un court-circuit qui le propulse dans le film qu’il est en train de projeter. C’est son film préféré Flashman sauve le monde. L’ouvreuse, Suzanne, s’étonne. Il a disparu de la cabine de projection, il est dans le film, flou puis net. Lui s’efforce d’être à la hauteur de Flashman et de faire peur aux méchants. Mais il a bien des problèmes à résoudre, la ville de Choupocity appartient désormais à Mr White, un méchant qui plonge la ville dans une dictature de surveillance avec pour objectif de contrôler l’humanité. Georges n’a pas toujours son costume de Flashman, mais comme le dit Suzanne « ce n’est pas le costume qui fait le héros, mais le héros qui fait le costume » ! Comment tout cela va-t-il finir ?
Jeanne Frenkel, réalisatrice et scénographe, et Cosme Castro, metteur en scène et comédien donnent ici un exemple de ce qu’ils appellent le métacinéma. Les spectateurs assistent à la fabrication et à la projection d’un film en même temps. Plusieurs caméras filment et on voit ce qui est filmé sur plusieurs écrans. Le comédien marche sur place sur le plateau et on le voit marcher dans la ville qui défile sur un écran. Un film avec Vincent Macaigne, dans le rôle du méchant qui veut contrôler le monde, et Jacques Weber dans celui du bon qui va mourir apparaissent à l’écran dans un film préenregistré et incrusté ensuite dans des décors en maquettes.
Le plateau dévoile tous les dispositifs artisanaux qui soutienne les effets spéciaux : trucages, petites maquettes, bruitages, rétroprojection. La bande son a été spécialement créée par Lou Rotzinger avec la voix de la chanteuse Flore Benguigui. Tout est filmé par plusieurs caméras et monté en direct. On voit le doigt qui pousse la petite voiture que l’on voit rouler grandeur nature dans le désert sur l’écran. Une régie vidéo permet de monter en live le film préexistant et d’y intégrer la performance théâtrale de Grégoire Tachnakian et Édith Proust que l’on voit sur le plateau et/ou à l’écran. Un conte de science fiction moderne où tous les rouages d’un film de genre sont mis à nu.
Micheline Rousselet
Jusqu’au 31 décembre au Théâtre Le Monfort, 106 rue Brancion, 75015 Paris – Représentations momentanément annulées en raison de cas positifs au Covid 19 dans l’équipe, se renseigner auprès du théâtre 01 56 08 33 88 – en tournée ensuite Théâtre de Choisy-le-Roi le 9 janvier, Auditorium Seynod d’Annecy le 25 mars, la Fruitière Numérique de Lourmarin les 13 et 14 mai
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