Assis sur un canapé, un homme et une femme, en relatant des faits-divers meurtriers qui sont survenus près de chez eux, s’approchent, s’éloignent, s’aiment et se déchirent.

Entre deux « noirs », la même scène se répète et avec un rajout final relance à chaque fois la machine de la relation conjugale qui pourrait être l’illustration de la pensée, boutade ou pas : «  Vivre en couple est le pire des choix, à part celui d’être seul »

Chaque séquence répétée donne un éclairage nouveau à la relation entre l’homme et la femme et sur la personnalité de chacun.

Mais dans une scène qui suit, l’homme peste contre le principe de donner à plusieurs reprises le même dialogue et tout à coup, le spectateur est projeté dans la représentation, peut-être même au théâtre.

Les pistes sont brouillées.

Sur quels ressorts un couple fonctionne-t-il ? Sur un mécanisme répétitif, sur un mélange d’amour et de haine, sur une complicité vieille de plusieurs années, sur le fossé qui a pu se creuser entre un homme et une femme offerts depuis des lustres, à un redoutable quotidien.

Le couple est-il une institution réduite au huis-clos, à un mélange pervers de sentiments dérivant sur une pente fatalement négative ?

Théâtre : couple
Théâtre : couple

Le couple de « Couple  » est-il à un moment crucial, à mi-chemin entre son passé et son futur ? Et qui de l’un ou de l’autre, au final, aura le dernier mot ?

Gilles Gaston –Dreyfus a écrit un texte fuyant, mais au bon sens du terme. Un dialogue incisif, cruel et drôle et qui ne mâche pas ses mots, sur le couple mais également sur ce que l’être humain a de criminel au fond de lui.

Un texte qui paraît avoir été écrit sur mesure pour Anne Benoît et pour lui-même. un texte prétexte à des digressions savoureuses dont les deux comédiens s’emparent avec un plaisir communicatif. C’est réaliste et c’est surréaliste, c’est aimable et cruel et ça fait mouche à tous les coups.

Anne Benoît, en grande dame du théâtre, joue avec sa partition avec autant de débordements que d’intelligence. Sa façon de sur-jouer relève du grand art. Et Gilles-Gaston Dreyfus quoique plus en retrait, n’est pas en reste.

Si, au final, on pourrait s’interroger sur le contenu du spectacle, on préfère s’en tenir à ce qu’on a vu et conclure à l’évidence : on a assisté à une fantaisie souvent brillante et en tous cas, toujours drôle à laquelle on a ri de bon cœur avec une furieuse envie d’applaudir.

Francis Dubois

Théâtre du Rond-Point 2, bis avenue Franklin Roosevelt 75 008 Paris.

Réservations (partenariat Réduc’snes tarifs réduits aux syndiqués Snes mais sur réservation impérative 01 44 95 21

www.theatredurondpoint.fr


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