Au début du siècle dernier, un cirque installé à la périphérie de Paris et qui avait jusqu’ici joui d’un grand succès se retrouve subitement au bord de la faillite.
La mort de la femme à barbe qui attirait le public a laissé le cirque sur le flanc.
Fabio, son fils, va partir à la recherche de nouveaux numéros qui pourraient permettre au cirque de renaître. Mais d’une part les auditions qui lui sont soumises ne sont qu’une suite de propositions poussives et d’autre part des rivalités se dessinent entre les artistes ; de la sulfureuse dompteuse au clown dépressif en passant par la chanteuse amoureuse.
L’arrivée d’un groupe d’artistes tziganes, malgré les méfiances qu’ils suscitent, seront-ils pour le cirque en plein déclin, le moyen de renouer avec le succès ?
Sur ce canevas, Les Caramels Fous ont tissé, comme à leur habitude, un spectacle coloré, débridé plein d’enthousiasme et de bonne humeur mais qui laisse percer derrière une succession de numéros joyeux et d’apparence artificielle, en filigrane, un regard sur des sujets plus graves de notre société, l’homophobie, le droit à la différence ou la peur de étranger.
L’univers musical des Caramels fous alterne ainsi en même temps que des moments d’émotion, des explosions joyeuses et des arrangements savoureux inspirés de succès d’artistes tels que Prince, Michael Jackson, George Michael, Lady Gaga, David Bowie, Bernard Lavilliers Michel Legrand, ou Léo Ferré … Mais aussi Bizet, Rossini ou Verdi.
La conception du spectacle d’Antony Puiraveaud et la mise en scène de Stéphan Druet sont jubilatoires, bourrées de trouvailles, portées par l’énergie sans compter de chacun des artistes participants.
Le travail sur les arrangements musicaux, sur l’originalité des costumes et la qualité des maquillages est très réussi.
Dommage (mais il faut laisser le temps au spectacle de se roder) que les chorégraphies qui manquent encore de rigueur laissent ici ou là, l’impression que les talents et les énergies tournent parfois un peu à vide.
Mais ne boudons surtout pas notre plaisir et reconnaissons que les qualités de ce spectacle de revue l’emportent largement sur des rares moments «d’hésitation.»
Francis Dubois
Théâtre Le 13ème Art 30 avenue d’Italie 75 013 Paris
Réservation 01 53 31 13 13 / www.le13emeart.com
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