Paul Goulhot se replonge dans la culture italienne dont l’a imprégné, tout en finesse, sa grand-mère. Dans ce spectacle se succèdent deux contes. Le premier est une adaptation d’un des quarante-neuf contes du Pentameron, écrits au début du XVIIème siècle par Giambattista Basile que tous les écoliers italiens connaissent bien. Il y est question d’un roi cruel, d’un jeune homme astucieux, d’une sorcière terrible et d’un dragon maléfique. Le second nous renvoie à un souvenir familial de la dernière guerre. Astuce et courage associent tous les membres de la famille pour résister à l’oppresseur.
On est dans ce qui pourrait être la maison des grands parents avec ses meubles en bois, ses objets, ses outils, son tapis de paille et dans un coin, cachée sous un drap, Giulia, la caméra de projection de Paul Goulhot qui renvoie à sa passion pour le cinéma, en particulier son admiration pour le film de Giuseppe Tornatore, Cinema Paradiso. Chaque conte va être accompagné par des courts-métrages projetés sur une toile blanche en fond de scène. Les images imaginées par Jonathan Philomène vont des illustrations classiques, avec roi, reine ou oiseau-fée du premier conte, à des images plus effrayantes en noir et blanc, avec cohorte de bottes marchant au pas tandis qu’un petit bonhomme rondouillard (Mussolini) s’égosille pour galvaniser ses troupes. Il y a aussi des petits moment magiques, un oiseau ou une flamme qui s’échappent d’un livre.
Quelques notes de guitares, d’accordéons et de violons composées par Thomas Iannicca, des lumières réglées par Quentin Mulot et un décor de Laura Trouillard nous plonge dans cette ambiance comme échappée d’un film. Silhouette d’ouvrier venu d’Italie dans l’entre deux-guerres, casquette sur la tête, Paul Goulhot se fait conteur ouvrant la porte à l’imaginaire et portant des valeurs humanistes qu’il convient de faire vivre par-delà les époques.
Micheline Rousselet
Du 5 au 26 juillet dans le festival OFF d’Avignon, au Théâtre des 3S-Le Quatre, 4 rue Buffon, 84000 Avignon à 9h40 – Relâche les lundis
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