Anna Karenina est le récit de trois histoires parallèles.

Celle d’Anna Karenine, femme mariée à l’aristocrate Alexis, tombée amoureuse de l’officier Vronsky et qui a choisi de vivre ouvertement sa passion adultère en dépit des ravages qu’elle provoque dans son entourage et sur elle-même.

Celle du propriétaire terrien Lévine, épris de Kitty laquelle décline sa demande en mariage au motif qu’elle est éprise de Vronsky,

Levine qui considère le mariage comme la source essentielle du bonheur et qui, alors qu’il aura réalisé ses vœux, va se trouver confronté à de nouveaux tourments.

Celle de Dolly mère de famille dévouée mariée à Stiva, frère d’Anna Karénina, homme volage mais attaché à son épouse par des liens profonds.

Théâtre : Anna Karenina
Théâtre : Anna Karenina

C’était un défi de taille que de transposer sur un plateau de théâtre, l’immense roman de Tolstoï considéré comme le roman du siècle sur la tragédie de l’amour coupable et qui aura marqué l’entrée triomphale de la littérature russe dans la culture européenne.

C’est en prenant connaissance de l’adaptation qu’était parvenue à en faire Helen Edmunson que Cerise Guy s’est autorisée à en écrire une version française.

Dans un décor presque totalement dénudé constitué de deux bancs et de deux panneaux latéraux mobiles représentant les appartements Karenine, Oblonski et Levine, les situations sous la forme d’une suite de courtes scènes se répondent et établissent une complicité lointaine mais touchante entre Anna Karénine et Lenine notamment.

L’histoire se développe de cette façon soit sur le devant du plateau, soit en arrière-plan en une sorte de fondu enchaîné narratif avec en alternance des scènes chorales particulièrement réussies, restituant l’atmosphère en réunissant quatre ou cinq personnages, d’un bal ou de tribune d’un champ de course.

L’illusion d’une ampleur narrative ne se dément jamais.

Il faut ajouter à la réussite de ce spectacle la présence des comédiens de grande qualité dans les rôles principaux notamment : Mathilde Hennekinne qui joue Anna Karénine ou Antoine Cholet qui joue celui de Levine sont particulièrement convaincants.

Avec une présence d’un autre temps, Emmanuel Dechartre compose un Alexis Karenine tout en rigueur.

Cette « Anna Karenina » confirme la programmation de qualité du Théâtre 14 qui, à contre-courant des modes, tisse une ligne théâtrale qui convient à un public fidèle amateur de grands textes mais non hostile à des innovations.

Francis Dubois

Théâtre 14 – 20 avenue Marc Sangnier 75 014 Paris

Réservations (partenariat Réduc’snes tarifs réduits aux syndiqués Snes mais sur réservation impérative) 01 45 45 49 77

www.theatre14.fr


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