Après Cziffra, Franz Liszt et Beethoven, le pianiste Pascal Amoyel s’attache aux pas de Chopin. Depuis ses sept ans et le cadeau par son grand-père de trois partitions de Chopin, dont celle de la 1ère Ballade, Pascal Amoyel, désireux de devenir pianiste professionnel, travaillait jusqu’à l’obsession les œuvres de Chopin. Au bout du chemin, mais y en a-t-il un, il a été récompensé par le Grand Prix du Disque de la Société Chopin à Varsovie pour son intégrales des Nocturnes.
Comme il l’avait déjà fait pour ses spectacles précédents, le pianiste mêle interprétation et récit de sa rencontre personnelle de l’œuvre. On passe avec lui de son enfance, de son désir de jouer Chopin à son adolescence avec la recherche frénétique de professeurs pour le guider et enfin la découverte de douze feuillets écrits en français par Chopin lui-même à destination des jeunes pianistes. Pour Chopin et plus tard ce formidable pédagogue que fut Alfred Cortot la musique n’est pas qu’une question de position des doigts, des poignets, de jeu des pédales. Avant d’être une question de toucher elle est une question d’imagination poétique et d’émotion. Les contemporains de Chopin disaient d’ailleurs qu’un morceau joué par lui n’était jamais exactement le même. Comme l’a dit Liszt de Chopin « Il faisait toujours onduler la mélodie… ou bien il la faisait mouvoir indécise comme une apparition aérienne ». C’est ce que fait Pascal Amoyel lorsqu’il quitte son habit d’acteur pour celui de pianiste.
Le programme musical est bien sûr centré sur Chopin, 1ère Ballade, sur laquelle il nous livre une véritable masterclass, Préludes, Nocturnes, des extraits de la Polonaise « Héroïque », de la marche funèbre mais aussi de Mozart et Bach.
La mise en scène de Christian Fromont, fidèle allié de Pascal Amoyel, aidé par les lumières délicates de Philippe Séon fait passer le spectacle du léger au grave, de la narration à la leçon de piano, des questions que se pose l’interprète à l’alchimie qui se produit pour lui permettre une interprétation empreinte d’une émotion profonde.
Avec ses qualités de pianiste, mais aussi d’acteur, Pascal Amoyel nous conduit à nous sentir nous-mêmes élèves de Chopin.
Micheline Rousselet
Jusqu’au 12 janvier au Théâtre du Ranelagh, 5 rue des Vignes, 75016 Paris – du jeudi au samedi à 20h30, le dimanche à 17h – Réservations : 01 42 88 64 44 ou www.theatre-ranelagh.com
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