À La Havane, Ayala employée d’une fabrique de cigares est passionnée de danse. De son côté Jesus fait de la boxe. Tous deux ont un désir dévorant de réussir, devenir danseuse professionnelle pour elle, champion de boxe pour lui. On va les suivre de la Manufacture de cigares, où le soir venu on pousse les tables pour danser, à la salle de boxe où, après l’entraînement, se rencontrent amoureux de la danse et de la musique.
Le journaliste et romancier français Sébastien Acker s’est installé à La Havane pour écrire le scénario. Imprégné de l’atmosphère vibrante, chaude et voluptueuse de la ville, il a imaginé cette histoire qui fait se rencontrer une danseuse et un boxeur, deux passions liées au langage corporel. Recherche de l’élégance, mais aussi duels, sur le ring, la piste de danse ou encore dans les rues de la ville vont rythmer leur histoire d’amour.
Des décors vidéos nous plongent dans les rues de La Havane avec leurs superbes architectures coloniales un peu décaties qui se déploient sous un ciel d’azur lumineux, dans la fabrique de cigares aux murs couleur de havane ou dans un gymnase. Dix-huit tableaux se succèdent où excellent les quatorze danseurs et danseuses et les six musiciennes et musiciens de la troupe. Sous la direction musicale du pianiste Rembert Eguës, qui a composé la quinzaine de chansons du spectacle, les percussions donnent le rythme des mambos, salsa, rumbas et conga célébrée dans les carnavals cubains. Des boléros, un solo de trompette et un de trombone apportent des moments plus jazzy, plus calmes dans la frénésie qui embrase la jeunesse. Deux chorégraphes cubains, Dieser Serrano-Garcia et Evelyn Léon-Escobar ont construit les chorégraphies, variées, vibrantes, alliant rapidité et élégance, rythmes trépidants, sauts et équilibres proches du hip-hop ou portés rappelant la danse classique. Les danseuses changent les blouses de travail pour les shorts ou les robes moulantes et pailletées, passent des talons hauts aux pieds nus voire aux claquettes, qui se font percussions virtuoses, les danseurs eux passent du jogging au jean. Avec virtuosité et sensualité ils nous font passer de la danse qui se montre sur les scènes de théâtre ou de cabarets à celles qui explosent dans les rues. Un spectacle coloré, brillant, vibrant d’un amour de la vie, de la musique et de la danse qui s’avère le plus bel ambassadeur de la culture cubaine.
Micheline Rousselet
Jusqu’au 26 mars au 13e Art, 30 Place d’Italie, 75013 Paris – du mardi au vendredi à 21h, samedi 17h et 21h, dimanche 17h – Réservations : 01 48 28 53 53 ou www.le13emeart.com – Tournée dans toute la France du 28 mars au 9 avril (programme complet sur internet)
Des militants partagent ici des critiques littéraires, musicales, cinématographiques ou encore des échos des dernières expositions mais aussi des informations sur les mobilisations des professionnels du secteur artistique.
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