Percussionniste au départ, le vibraphoniste, mais aussi adepte du balafon et de l’électronique, a fait ses classes à la Berklee – la référence – où il a rencontré la crème du jazz. Il a fréquenté Herbie Hancock, Quincy Jones et a voyagé tout autour du monde pour s’imprégner de toutes les musiques entendues. Il réussit à marier des contraires. La musique « planante », apanage souvent de la Californie, et le rythme, élément vital pour donner à ses compositions le nécessaire allant pour éviter de sombrer dans une musique d’ascenseur. La fusion des contraires se réalise dans un jeu d’une telle fluidité qu’il submerge l’audition. Deux dates d’enregistrement sont mêlées, 2017 et 2020 et deux groupes marqués par deux pianistes, Simon Chivallon, Isaac Wilson et deux saxophonistes, Dayna Stephens, Morgan Guerin – des noms à retenir. Bassiste et batteur, Luca Alemanno, Jongkuk Kim, forment un trio soudé avec Moullier.

Le seul standard de l’album, « I’ll remember April » – une scie du milieu des années 1950 – montre la manière, de faire du vibraphoniste. Jeu avec les échos pour laisser entendre des notes « fantômes », une des grandes réalisations du jazz, pour laisser la mélodie pénétrer l’espace sans la jouer. L’influence de Gary Burton est plus perceptible dans la séance de 2017 que pour celle de 2020. Le compositeur s’envole, largue les amarres. « Spirit Song », le premier thème, éponyme de l’album, affirme un nouveau talent.

Nicolas Béniès

« Spirit Song », Simon Moullier, Outside In Music


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