Anne Carleton est autant musicienne que plasticienne, peintre. Avec « So High » elle a voulu tutoyer l’immensité du ciel, suivre les traces d’Icare même si cette expérience s’est mal terminée. Elle s’oriente résolument vers le rêve pour bousculer les possibles, en faire surgir d’autres, éviter de se retirer en soi-même en faisant partager des expériences, de sons, de couleurs. Elle a voulu s’entourer d’autres voix. Celle d’Edgar Morin mais aussi celle de l’environnement carcéral (pour le dernier thème, « Le miracle », un titre caché).
Eric Moulineuf, piano, Olivier Moret, contrebasse, Emma Piettre, violoncelle, Doo, sound design l’entourent pour servir son projet. Ils y arrivent de temps en temps. L’émotion envahit la pièce, semble ne pas pouvoir y tenir. Pour d’autres, l’ennui. Qu’elle me pardonne mais je ne crois pas que ce soit une bonne idée la voix de Morin. Elle ne se fait pas comprendre…
Une volonté de partir ailleurs, de trouver de nouveaux sons, de nouvelles possibilités qu’il faut saluer mais en restant sur les mêmes tonalités, sur ce murmure il manque la force qui est celle du jazz, la révolte ouverte, revendiquée. Ce n’est pas qu’elle est absente mais elle ne s’incarne pas dans une pulsation.
Nicolas Béniès.
« So High », Anne Carleton, Quart de Lune/Rue Stendhal
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