Un trio classique, piano, Madeleine Cazenave – et composition -, contrebasse, Sylvain Didou et batterie, Boris Louvet pour des paysages sonores qui le sont moins, du moins s’il est question de jazz. « Rouge » est le nom que le trio s’est donné pour une citation de Michel Pastoureau, historien des couleurs, « Le rouge, c’est un océan ». Le sang aussi marque de son sceau notre monde. La mort est en embuscade, partout dans ce monde dominé par la volonté de faire du profit à tout prix. Le rouge est omniprésent. Il est aussi couleur de l’espoir lorsqu’il s’incarne dans un drapeau.
Ces trois là ont voulu distinguer la réalité qui se dissimule « Derrière les paupières », « Eyes Wide Shut » (voir le film de Kubrick) pour voir au-delà des yeux, pour aller vers des imaginaires possibles et impossibles. Les yeux grands fermés pour dessiner des contours nouveaux d’un monde à bout d’un souffle mortel.
Ils s’emparent des comptines, des chansons populaires, du jazz, de Ravel et des autres compositeurs comme Milhaud pour construire une musique originale. Là aussi le minimalisme frappe comme la musique répétitive si ces références étaient les seuls possibles. Contrebattues par une énergie vitale, ils arrivent à donner vie à ces airs étranges structurés comme un film noir.
Nicolas Béniès
« Derrière les paupières », Rouge, Laborie jazz/Socadisc/Idol
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