Joachim Kühn fête son 75e anniversaire en jouant et se jouant des compositions d’Ornette Coleman. Elles font partie intégrante de son répertoire et son histoire. De 1995 à 2001, il a dialogué sur scène et sur disque avec Ornette. « Melodic Ornette Coleman » est un titre justifié. Ornette a été tellement vilipendé que la mémoire flanche et les souvenirs affluent en même temps que le terme devenu injurieux de « Free Jazz ». Ornette a lancé l’intitulé en un album Atlantic, qui arborait, en forme de pochette, un tableau de Jackson Pollock, pour signifier qu’il changeait les structures. Il a nommé sa nouvelle approche « harmolodie ». Pour une musique, il faut y insister, mélodique, joyeuse, révoltée.
Joachim la traduit au piano en y mettant une touche originale approfondissant le mystère de ces compositions. Il nous ballade dans cet univers mélangeant les temps, les espaces pour offrir une nouvelle lecture. Chez lui se fait jour comme une sorte de blessure. Celle du temps qui passe, celle des disparitions qui signifient la vieillesse, celle de notre temps étrange et étranger tout à la fois.
Rêveries d’un promeneur devenu solitaire capable de faire revivre un compagnon idéal.
Nicolas Béniès
« Melodic Ornette Coleman », Joachim Kühn, ACT
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