En novembre 2018, Londres se laissait bercer au son de son festival de jazz. Belle époque. Les participant.e.s se laissaient transporter par le quartet de Jeff Williams en tapant des pieds, en bousculant voisins/voisines et en s’embrassant… Une scène d’une rare sauvagerie mesurée à l’aune de la COVID19.

La musique de Jeff Williams, batteur et compositeur, se laisse résumer par le premier et le dernier titre de cet album, « Road Tales », « New and old » et « Double Life ». Le neuf et le vieux est d’abord visible en considérant les membres du quartet. John Arcoleo, saxophone ténor, et Sam Lasserson, contrebasse, font partie de la jeune génération tandis que le batteur lui-même et John O’Callagher, saxophone alto qui dit toute sa dette à Eric Dolphy – qu’il ne faudrait pas oublier – appartiennent à une autre. Les compositions emmêlent allégrement toutes les mémoires. Le jeu du batteur sait évoquer les grands batteurs du jazz tout en dépassant ces grands maîtres du temps. Double vie pour conter la route, les illusions et les désillusions en un album qui résiste à toutes les intempéries et aléas.

Nicolas Béniès

« Live at London Jazz Festival, Road Tales », Jeff Williams, Whirlwind Records.


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