La voix d’abord, celle qui s’impose sans violence, qui s’entend au même titre que la batterie, curieuse par ce continuum rythmique qui tient autant du jazz que de la pop pour entraîner vers d’autres mondes. Puis la voix se fait plus précise, plus proche des mots, des langues. Le premier thème est une sorte de définition du groupe, « Somos Tantas », pour poursuivre en anglais sans aborder les rivages du français.
Manon Chevalier est cette voix – et compositrice -, qui se reconnaît dans l’héritage de Billie Holiday et sans doute beaucoup d’autres. Maya Cros donne, aux claviers la réplique tout en construisant, avec Ophélie Luminati, aux drums – on évitera le terme batterie -, le contexte sonore nécessaire à la voix pour donner un son de groupe spécifique. Qui ne se refuse à aucune influence, toutes les musiques, toutes les cultures sont sollicitées et elles répondent. Se reconnaissent dans les instruments électroniques l’évocation d’un sitar, d’un oud ou d’autres pour laisser accroire à une multitude. « Lioness Shape », en forme de lionne, une bonne entrée en matière que le nom du trio et « Impermanence » comme titre générique de l’album. A découvrir.
Nicolas Béniès
« Impermanence », Lioness Shape, Laborie Jazz, Socadisc.
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